
Accueillir les petits pas et vouloir qu’ils soient grands !
C’est drôle comme nous sommes faits. Je devrais dire je suis faite. Mais j’ose faire le pari que je ne suis pas la seule à vivre des moments comme celui dont je vais vous parler…
A l’instant, je finissais un texte sur l’accueil des petits pas des personnes que nous accompagnons. Vous savez ceux qui sont petits pour celui qui accompagne mais immense pour l’humanité de celui qui les fait! Ou encore ceux qui sont minus par rapport à la finalité, mais un premier pas vers l’objectif à atteindre.
Alors j’écrivais ce texte avec tout ce que mon être comporte de douceur, de bienveillance et de tendresse. En repensant, à des personnes qui ont fait ces petits pas sous mes yeux, à mes propres petits pas, à ceux de mes enfants et à ceux de mon entourage.
Alors que j’achevais ce texte que je voulais doux, bienveillant, accueillant. Une de mes voix Off a surgi en mode énervé : “Accueillir les petits pas. Et vouloir qu’ils soient grands!”
Vouloir qu’ils soient GRANDS
pour l’autre parce qu’il y en a marre qu’il soit dans cette situation
pour moi parce que ça fait des milliers d’heures que j’accompagne ces petits pas
parce que j’aimerais bien qu’on passe à autre chose
parce que je n’ai plus la patience
parce que ce n’est rien un petit pas devant tout le reste
parce qu’il est dans la merde, et que j’aimerais bien le sauver
parce qu’il y a d’autres personnes qui ont besoin de mon aide
parce que je ne vais pas rester là coitement à applaudir ses petits pas
parce qu’il y en marre de ses allers-retours
parce qu’il ou elle me fait tourner en bourrique
parce que je suis impatiente devant tant de lenteur
parce qu’une carte d’identité, ou un papier administratif ou … ce n’est pas la fin du monde
parce que sans déconner! Il ne suffit pas de grand chose!
…
C’est drôle comme je suis faite. Cette façon dont j’oscille entre la toute puissance et l’accueil de l’autre comme il est, en acceptant sa mesure.
C’est drôle comme nous sommes faits. Cette façon dont nous oscillons entre la toute puissance et l’accueil de l’autre comme il est, en acceptant sa mesure.
C’est drôle. C’est épuisant. C’est humain.