Posture,  Ressources

« Consoler c’est arriver le coeur ouvert pour accueillir quelqu’un qui pleure »

En parcourant, le magazine Psychologie positive, le dernier paru, j’ai lu un article magnifique, une interview d’Anne-Dauphine Julliand, l’auteure de Trois petits pas sur le sable mouillé et Une journée particulière, dans lesquels elle raconte la maladie de ces filles et leurs décès. Je n’ai pas encore lu ces ouvrages, car j’ai la crainte enfouie de pleurer toutes les larmes de mon corps.

Ceci étant dit, dans l’article de Psychologie positive, Anne-Dauphine Julliand est interrogée sur son dernier livre Consolation, que je vais m’empresser d’acheter en Click & Collect dans la librairie voisine (permettez-moi ce petit encart militant pour la consommation locale ! ^^)

« C’est difficile d’approcher quelqu’un qui souffre : on ne sait pas quoi dire quoi faire, et finalement du coup on ne fait pas. Cela engendre à son tour beaucoup de souffrance. »

Nous vivons tou.te.s des expériences douloureuses :

l’abandon, le rejet, la souffrance, le deuil, et des expériences heureuses : l’alignement, la joie, le service, les premières fois… A ces titres là, nous pouvons aller vers l’Autre et recevoir sa joie, sa peine, ses angoisses ou ses questions existentielles.

Cela me fait penser à une formation que j’ai donnée la semaine dernière pour des bénévoles qui ouvrent un accueil de jour. Nous discutions alors de l’aller vers et de la posture d’accompagnement, voici en quelques mots le message que j’ai eu envie de faire passer :

« Vous avez l’expérience de la joie, de la souffrance, de la tristesse et encore de la colère. Ce sont des expériences de notre condition d’humain. A ce titre là, vous êtes capables de rejoindre les personnes que vous allez accompagner. Il n’y a pas besoin de vivre la grande pauvreté, ou la rue, ou le handicap pour accueillir la souffrance de l’Autre. Il y a besoin d’être humain, ce que vous êtes déjà depuis longtemps ! »

Ce message est clairement repris dans les mots de l’interview :

« Que la souffrance soit engendrée par la mort d’un proche, une rupture, un accident de la vie, la souffrance est la souffrance, et elle appelle toujours la consolation. »

Voir, sentir, accueillir la souffrance est insupportable

pour la majeure partie d’entre nous, nous voulons les diminuer, les éliminer, en faire quelque chose ou finalement ne pas les voir ou les recevoir… parce qu’elles viennent ouvrir notre coeur sur nos propres souffrances passées ou présentes, sur nos peurs…

« Consoler c’est arriver le coeur ouvert pour accueillir quelqu’un qui pleure. Arriver avec ses propres fragilités, sa propre gêne. Souvent, on commence par dire « je ne sais pas quoi dire » ce qui est très beau. (…) On n’est plus dans la situation d’un fort qui vient aider un faible ou un fragilisé, mais dans celle de deux personnes avec leur vulnérabilité qui essaient d’avancer ensemble, de se faire du bien et de se rendre la vie plus belle. »

Osons la relation avec les personnes qui vivent la souffrance est une promesse d’apaisement pour chacun, une promesse aussi de nous rencontrer dans nos humanités.

Merci Psychologie positive pour cette belle interview.
Merci Anne-Dauphine Julliand pour vos mots qui font du bien aux coeurs

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