
Mon confort c’est votre sécurité
Je fais partie des personnes, – et je ne le dis pas sans avoir un peu envie de taper la paume de ma main contre mon front…- ; qui pouvaient trouver injustes les consignes données dans les avions, de veiller à d’abord ajuster son propre masque à oxygène avant d’aider un autre à le faire.
« Y aller/ ne pas y aller »
Par exemple : en formation de secouriste à la croix rouge, j’ai d’abord eu tout faux sur les questions “y aller/ne pas y aller ».
En effet !
Une photo d’une scène de foule avec un événement indistinct au centre de la mêlée…
“y aller/ou pas y aller”
Je disais
“y aller” !
et invariablement la réponse était (bien sûr !)
“ne pas y aller”
« Pas seule ! »
« Vous ne savez pas ce que vous allez trouver. »
« Vous ne pourrez rien faire seul. »
« Vous n’aiderez personne. »
« Vous vous mettrez en danger”.
C’est à ce moment là que j’ai commencé à me dire qu’il y a avait un truc à piger…
et ça m’a plu !
Parce que ça partait toujours d’une tension :
”Y aller ! »
et je le sentais bien, mais je n’arrivais pas à mettre des mots dessus, ni à faire différemment.
Et puis, petit à petit, à grands coups et à petites paroles, à beaux gadins et à détentes gagnées au millimètre, j’ai vu que les choses se passaient très bien, sans…
– mon empressement à faire,
– mon mot à dire,
– mon opinion à donner
– ma solution à apporter.
Et ça m’a fait tellement de bien !
Juste être là, et faire ma petite part dans mon travail, à la maison, au supermarché, avec les autres, avec patience et gentillesse.
Comme me l’a dit un ami :
“Quand on agit sans tension, c’est que cela vient de nous, qu’on y trouve des bénéfices et que ça tend vers un positif.
Il s’agit de passer de la tension à l’appropriation.”
Merci Yann.
« Mon confort c’est votre sécurité »
C’est quelque chose que j’avais bien du mal à m’approprier justement, tout simplement ça n’existait pas.
Alors que le confort, eh bien c’est fantastique, cet autre mot pour “détente”, celle qui n’attend que nous, toute belle !
Le confort, c’est …
- ne pas se sentir obligé de “sortir les rames”,
- ne pas faire trop,
- faire d’une façon qui nous laisse bien,
et c’est drôlement contagieux en plus !
Prendre le temps de laisser les choses se régler d’elles mêmes,
- ne rien faire par obligation, et (!) réaliser que l’on fait très bien quand même!
- Descendre en pression, sur un chemin où chacun est libre et a le droit d’être heureux / pas heureux
- Pas plus tard après la “tension qu’il faut mettre à faire” mais maintenant.
C’est un grand choix d’amour et de confiance,
un grand pas (!) pour laisser s’ajuster ce qui cherche à s’ajuster.
Tout cherche à s’ajuster tout le temps, et trouve sa voie, alors autant…
Faire le moins possible, ou donner sa main, ou sa gentillesse, ou son humour.
Choisir la détente, l’assumer comme bonne et naturelle, aimante, et aimante pour soi (Voilà, un choix d’amour pour soi ! ça part de là et c’est bien de le dire.)
Se laisser surprendre,
Goûter le miracle des compétences des autres, les petits autres et les grands autres,
Goûter leur humour, leurs mots bons et leurs habiletés aussi.
Chercher et rencontrer une main sur l’épaule, pleurer ce qui fait mal et a fait très mal.
Se décharger du poids de la pression et de la blessure ,
et rencontrer des yeux et des présences à qui le dire, qui savent très bien le recevoir.
Et petit à petit faire différemment…
goûter, vraiment goûter cela :
“Mon confort c’est leur sécurité.”
Julia est éducatrice spécialisée. Elle a vécu sa dernière expérience en AEMO en Seine Saint Denis. Ce qu’elle aime par dessus tout ce sont les groupes de parole. Ils prennent une place importante dans sa vie et dans sa pratique.
Depuis qu’elle exerce en tant qu’éducatrice, « mon confort c’est leur sécurité » est devenue sa boussole. Elle sait qu’elle doit en faire juste assez et elle le fait pleinement pour ne pas se brûler les ailes et brûler celles des personnes qu’elle accompagne…