Pauvretés,  Ressources

« J’habite en bas de chez vous » de Brigitte

J’habite en bas de chez vous est le témoignage de Brigitte, l’auteure, sur ses années de rue.

Son témoignage aussi poignant que bouleversant montre l’endroit du décor dont les maraudes, accueils de jour, hébergements sont des éléments qui font partie d’un tout.

Elle raconte ses premières heures…

… son coup de tête pour fuir un homme maltraitant. Elle raconte la non-accoutumance à la misère mais l’accoutumance quand même, ainsi que les rendez-vous sociaux. Elle explique les policiers et les bagarres, l’alcool et la drogue – pas les siens- et les gens de la rue : les doux, les intellos, les torturés, les camés, les soumis et les bourreaux, la manche et les hébergements. Elle parle de l’entrée dans la rue et des sorties de rue, puis des retours où l’estime de soi s’effondre encore plus qu’elle ne l’était déjà. Elle parle des associations caritatives, des religieux qui accueillent et d’un prêtre qui met dehors, ceux qui aident et ceux qui ne regardent pas, ceux qui veulent une ville propre et ceux qui s’arrêtent en rentrant de chez eux…

Elle raconte l’enfer, son enfer.

Et il n’y a rien à en dire, juste à lire, à entrevoir quelque chose d’insondable tant qu’on n’est pas celui ou celle qui dort dehors pour toutes les secondes, de toutes les minutes, de toutes les heures, de tous les jours, de tous les mois d’un pan d’une vie.

Lire ce livre c’est comprendre ce qui s’est passé dans la vie de cette femme qui témoigne et toucher du doigt à ce que l’on devine quand on est en proximité de personnes qui vivent et dorment à la rue.

Puis elle raconte la sortie de rue

« La chute est rapide.
Remonter est un long cauchemar. »

Les hébergement qui se succèdent, la vie infernale en hébergement, les amis qui flanchent, les espoirs déçus, la recherche d’emploi qui n’en finit pas. Et les petits cailloux blancs sur le chemin, les personnes qui tendent la main.

 » On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Pour aider un sans-domicile à s’extraire de la galère, c’est pareil. »

 

 

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