La mission de création de liens requiert une sorte de je ne sais quoi, basé sur une intelligence de la relation, une capacité d’adaptation, des talents d’équilibriste… Tout cela mis bout à bout, j’ai cherché et je vous propose 5 forces que les créateurs et créatrices de liens pourraient bien avoir en commun !
1. L’ouverture d’esprit
Une capacité d’accueil de l’Autre et de sa personnalité, de sa perception du monde, de son comportement ou de son apparence physique. Que nous soyons dans la rue, dans un accueil, dans un centre social ou je ne sais où (!), nous le savons, nous sommes ouverts à tout !
Oui, à tout ! Tout ce qui peut arriver dans la relation qui est en train de se tisser. Il y a comme une loterie… nous avons autant de chances d’être bien reçus que de risques d’être mal reçus par la personne rencontrée. Et, nous avons à la conscience tous ces possibles. Cela fait partie du jeu, de la relation à construire et donne des informations sur la personne que l’on découvre.
À toutes les personnes, les personnalités, les histoires de vie, les lieux de vie.
Au fur et à mesure de la pratique, nous gagnons en bienveillance et en ouverture d’esprit et perdons en jugements et avis sur la question de ce qu’il faut faire ou ne pas faire, ou de ce qui doit être ou ne pas être… Nous accueillons…
2. L’humour
Puisqu’il est toujours utile dans les relations humaines, le sens de l’humour est une qualité phare ! Je dirai même plus qu’il est nécessaire car il permet de se sortir de situation parfois délicate ! Il est tout autant utile pour décompresser dans des situations tendues, ou pour décharger à la fin d’une journée.
Utiliser l’humour est une façon de relever les absurdités, les petites manies, tout en créant une complicité. Il est bien sûr à manier avec tact, précaution et à bon escient.
Oui, l’humour crée du lien, parce que rire ensemble, faire rire et rire tout court nous fait du bien. L’auto-dérision est une qualité tout aussi utile et intrinsèquement liée à l’humour, parce que rire de soi permet de se rapprocher des Autres ! Pouvoir se regarder en situation, et être capable d’en rire est un excellent moyen pour sortir d’une permanence ou d’une tournée un peu difficile, puis faire relâcher la pression.
3. La curiosité
La recherche de nouveautés et d’occasion d’apprendre. Aimer écouter les histoires fait partie du « job ». Celles qui sont passionnantes, hilarantes, délirantes ou complètement barbantes, nous sommes des tout terrain du récit, et nous aimons ça !
Avec le temps, nous apprenons à nous évader au bon moment, ou à stopper les logorrhées quand nous n’avons plus l’énergie de l’écoute… Quoique ! quel que soit notre niveau d’expérience, nous ne sommes jamais à l’abri d’être embarqués dans une histoire sans fin !
Nous aimons nous laisser surprendre par l’Autre, voyager grâce à ses mots, apprendre d’un pays ou d’une coutume, nous étonner d’une histoire de vie. Nous sommes curieux des hommes et des femmes… et ça n’a pas de prix !
4. L’intelligence sociale
Une (bonne) connexion aux émotions des Autres et aux nôtres. Les montagnes russes des émotions, c’est l’attraction préférée des créateurs de liens ! ou pas !
La joie, la tristesse, la peur, la surprise, la colère font partie de notre quotidien, puisqu’elles font partie de la relation et de la vie de l’être humain sur terre ! Avec elles, il y a aussi tout le panel des sentiments à explorer, les positifs, les négatifs, ceux qui ouvrent et ceux qui ferment : la confusion, la crainte, l’affection, l’amour, l’émoi, le doute…
Qu’il s’agisse de nos propres émotions ou de celles des personnes que nous rencontrons, nous avons tout intérêt, à savoir les déchiffrer ou à apprendre à le faire, pour mieux les accueillir et les comprendre !
« C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! » La connexion à nos émotions n’est pas un préalable pour cette mission. Cependant, elle devient une véritable force avec le temps.
Nous pouvons considérer nos émotions comme un bâton de marche où je peux même dire un routeur, car elles nous donnent des informations sur ce qui est en train de se passer pour nous-même, pour l’Autre et pour la relation aussi. Finalement, grâce à ces informations collectées en live, nous pouvons nous repérer et alors, choisir de dire quelque chose ou de ne pas en dire plus, de ne rien faire ou d’agir.
5. L’amour
Exprimer son amour ouvertement et recevoir celui des Autres. Et oui, j’ai osé ! Utiliser ce mot si plein de tous les sens !
Je ne parle pas de l’amour à deux, de celui qui naît entre deux personnes qui s’attachent jusqu’à vouloir composer une unité. Ni de l’Amour de Dieu dont parlent les religions. Je parle plutôt de l’amour, celui qui fait aller vers l’Autre, l’accueillir inconditionnellement, qui donne envie de prendre soin… cet élan de générosité qui nous pousse à soutenir les Autres, à les accueillir comme ils sont, à vouloir le meilleur pour eux.
Enfin, ce n’est pas pour faire une classification enfermante que je relève ces points communs, bien au contraire, c’est pour nous donner des repères et nous encourager. La mission de création de liens est une aventure de longue haleine, dans laquelle parfois nous pouvons nous sentir seul.e.s, alors aller chercher ce qui nous lie, ce que nous avons en commun et que nous pouvons cultiver (sans s’arrêter à cette liste non exhaustive) me parait essentiel, enrichissant et encourageant !
Et toi ? Dans quel point commun, te retrouves-tu le plus ? Le moins ? Lequel aurais-tu envie d’investir davantage ou de mettre au travail ? As-tu observé d’autres points à mettre en commun chez tes collègues ou partenaires de travail ou de bénévolat ?
Si cet article te plaît, je t’invite à lire « Donner et recevoir : une histoire de vases communicants ».